Balzac, La cousine Bette
La Cousine Bette
Mais attachons-nous plutôt à la Cousine Bette. Le roman est en réalité dominée par le rapport entre Bette et sa cousine Adeline, d’où l’importance du lien familial précisé dans le titre. On a deux personnages que tout oppose, Bette est décrite comme commune alors que sa cousine est unique, l’une est belle, l’autre laide… Balzac percevait la société comme une série de cercles concentriques. L’un de ces cercles, privilégié à ses yeux et celui de l’aristocratie symbolisée ici par Adeline. Bette représentant le cercle du peuple, elle est ouvrière. Tout le roman est basé sur la volonté de Bette d’intégrer la haute-sphère, on a ainsi un électron libre qui va tenter au cours de sa gravitation de déloger Adeline, de la faire souffrir etc. Par delà cette tension économique et sociale, il s’agit de s’interroger sur le rôle, la figure de la famille.
Balzac précisait, toujours dans son avant-propos, sa volonté de faire de la morale, d’écrire à la lueur de l’autel (le catholicisme) et du trône (la monarchie). Par conséquent, on attendrait de Balzac une œuvre à la conclusion morale. Adeline étant décrite comme une sainte tout au long du roman, on pourrait voir dans sa mort, lors du dénouement, une vision négative d’une société où la bourgeoisie triomphait (les années 1840) et l’exposition d’une sphère supérieure, le paradis conformément à la doctrine chrétienne.
En réalité, plutôt que de s’interroger sur la condamnation morale de la société que l’on pourrait faire à travers de nombreux ouvrages, on pourrait se demander si Bette est un personnage positif. Elle est personnage de volonté comme Rastignac, elle a de l’ambition dans un siècle d’ambition. Toutefois, elle perturbe l’institution familiale, est animée par une haine farouche…