Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Blog d'un citoyen du monde
Blog d'un citoyen du monde
Derniers commentaires
Archives
7 août 2008

Premières phrases de roman

"La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." (Aragon, Aurélien)

*

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure." (Proust, Du côté de chez Swann)

*

"Aujourd'hui, Maman est morte." (Camus, L'Etranger)

*

"Ca a débuté comme ça." (Céline, Voyage au bout de la nuit)

Ces phrases ont pour particularité de dérouter le lecteur dès la première ligne et pourtant, en les regardant de près, on peut constater à quel point certaines de ces phrases sont banales.

La banalité, le style télégraphique chez Camus, l'indifférence glacent le lecteur. La banalité chez Proust, l'absence d'information importante perturbe le lecteur. Chez Céline, c'est tout de suite l'oralité qui se manifeste, plus grandiose que jamais et le mystère, la nuit "qu'y a t-il dans le ça?". Enfin, Aragon, c'est le retournement de la rencontre rêvée par Flaubert. L'apparition de Frédéric Moreau dans l'Education Sentimentale se transforme en "il la trouva franchement laide".

Je suis incapable de me rappeler de la première phrase des Chants de Maldoror, et pourtant ce texte m'a tout autant bouleversé voire même plus que certains que j'ai pu citer. Je n'ai jamais pu lire l'article de Camus intitulé "La banalité chez Lautréamont", cet article m'intéresserait vraiment car je me demande quelle banalité Maldoror peut révéler face à ces phrases.

Publicité
Commentaires
L
Alors je dis quel esprit! J'apprécie beaucoup Flaubert, merci de votre passage Framboisine.
F
une qui vient à l'esptrit<br /> "Cétait à Megara, faubourg de Carthage,/<br /> dans les jardins d'Hamilcar"
Blog d'un citoyen du monde
Publicité
Publicité