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Blog d'un citoyen du monde
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17 août 2008

Les Frères Karamazov

Au moment où Dmitri Karamazov, après s'être fait arrêté dans une auberge, monte en voiture, il entrevoit un enfant qui grelotte de froid. Il crie à l'injustice, ne trouvant pas ça normal, se demandant comment le monde peut tolérer cela...

L'image de l'enfant est symbole d'innocence chez Dostoïevski. Le crime effectué à l'encontre d'un enfant est la pire chose qui soit. Stavroguine se suicide pour avoir abusé d'une enfant, l'homme ridicule se met à rêver après avoir molesté une petite qui demandait de l'aide dans la rue pour sa mère, malade.

Le genre humain peut souffrir, telle est d'ailleurs sa destinée, sur cette terre infestée par les démons mais l'enfant doit être préservé, protégé de tout ce chaos. Dmitri Karamazov est marqué à vie par la vision de cet enfant déchiré par le froid, la misère. Je viens de relire L'Enfant de Vallès et il y a un passage ou Jacques s'indigne du traitement infligé à une jeune fille par un ami de ses parents. Il explique que le fait qu'il soit battu, cela il peut le comprendre mais pour cet être souriant, demandant pardon pour des fautes non-commises à son père chaque fois qu'il la bat, cela demeure incompréhensible. La jeune fille meurt à 10 ans.

Le message de Dostoïevski, comme celui de Vallès (les deux ne se sont pas lus je pense et n'auraient pas pu s'apprécier idéologiquement parlant) consiste à faire de l'enfant un être à part. Il est important de préserver son innocence sans pour autant le couper des réalités ambiantes. Les Justes de Camus tendent à aller dans le même sens, à faire de l'enfance un moment de chaleur, d'innocence, moment que l'on retrouvera après la mort.

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