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Blog d'un citoyen du monde
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25 septembre 2008

Moralité, censure en bref...

Au 17ème siècle, on a posé la question de la moralité du théâtre. La représentation remue en nous des passions, la question étant de savoir si comme l'affirment Aristote et Horace, ces passions sont purgées par le spectacle? A partir de ces questions, on a dégagé deux possibilités :

- Les défenseurs du théâtre affirmaient que la comédie "châtie les vices" (Horace) et que cette purgation faisait du théâtre une institution morale. Voir réduit ou supprimer l'envie de faire. >> Diderot, Molière, Voltaire etc

- Les autres disaient qu'on ne purgeait rien du tout, qu'au contraire, cela éveillait en nous des passions coupables. Il convenait donc d'interdire le théâtre. >> Rousseau, Bossuet, Saint-Augustin etc

Encore un débat sclérosé par une interrogation morale. Le divertissement ne  purge en aucun cas nos passions, cela est prouvé scientifiquement. Il ne faut pas pour autant en interdire les spectacles mais que faire si les passions sont illégales?  L'éternelle question de la censure est toujours présente, et d'une certaine manière nous l'acceptons. Nous avons créé des catégories spécialement dédiées à l'inhumanité dans les écrits.

Il y a la pédophilie, l'antisémitisme, l'appel au meurtre, l'homophobie etc. Une question me taraude tout de même, que faire des ouvrages qui, s'ils étaient écrits aujourd'hui seraient censurés? La Béatrice de Dante à 12 ans... Giton du Satyricon n'a même pas 10 ans. Devons-nous retrancher les passages antisémites des Balzac, Verne?


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Commentaires
L
On ira même plus loin puisqu'on a l'intention de simplifier les classiques pour les collégiens et lycéens. Se prendre pour l'humanité toute entière, cette expression est simple mais putain (vous m'excuserez) qu'elle est retentissante de vérité.
S
Si les hommes de ce siècle-ci poussent leur logique jusqu'au bout, c'est ce qu'ils feront. La littérature sera alors à leur image. Univoque, bardée de leurs certitudes sans relief et sans aucun intérêt. Ce qui condamne les hommes d'aujourd'hui, les vivants, c'est qu'ils se prennent pour "l'humanité" toute entière : se souvenir que les morts en font aussi partie, et, bien sûr, les garder tels qu'ils sont.
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