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Blog d'un citoyen du monde
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29 octobre 2008

Moravia, Le Mépris, suite

Continuons avec Moravia.

Rheingold pense en effet qu'Ulysse retarde inconsciemment son retour car Pénélope ne l'aime pas, pire elle le méprise. Elle le méprise car elle considère qu'il s'est servi d'elle pour obtenir des cadeaux des prétendants (avant son départ). Pénélope qui représente la barbarie dans le roman ne peut pas accepter qu'Ulysse fasse des politesses avec les prétendants, non il doit les virer sur le champ, montrer qu'il est le roi, le mâle dominant. Ulysse est plus du côté de la civilisation, il refuse d'entrer en conflit avec des voisins et ainsi tolère les prétendants. Pour reconquérir Pénélope une solution s'impose à Ulysse massacrer les prétendants.

L'analyse de Rheingold dans le roman est celle d'un scénariste allemand tendant vers un cinéma de la psychologie. Il crée la vision du mythe d'Ulysse que je viens de donner à partir du contraste qui existe entre la nature mesurée d'Ulysse et le massacre sans concession des prétendants après une absence se mesurant entre 10 et 20 ans. Pourquoi ne fait-il pas valoir ses droits? Pourquoi massacre t-il les servantes? Il entendrait ainsi prouver à Pénélope ses valeurs.

Le problème subsiste quant aux aventures d'Ulysse pendant son retour. Après avoir vécu avec Calypso pendant 10 ans, il reste entre autres aventures un an sur la couche de Circé. Finalement, lors de son retour, il va amputer son récit de tous les passages susceptibles de le compromettre.

A partir de là, chacun pourra développer toutes les théories qu'il souhaitera sur le couple, élément clé dans l'oeuvre de Moravia.


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Commentaires
L
Oula oui le chaudron hier... que de sifflets... <br /> <br /> Moravia a une vision pessimiste de l'homme, c'est curieux que tu dises cela, ça m'amène à le considérer peut être différemment. Je pense qu'il a en effet un idéal, le pessimisme m'apparaissait très secondaire. A voir chez Malaparte selon toi (que je connais fort mal). <br /> <br /> Je connais très peu la littérature italienne, D'Anunnunzio, Morante, Moravia, Manzoni, Dante principalement.
R
A propos de pessimisme, le Chaudron hier soir a dû te laisser la gueule de bois !
R
Moravia a une vision pessimiste de l'homme. pour lui c'est un être compliqué, étranger à lui-même.<br /> Malaparte est encore pire ! L'humanité c'est la cruauté et l'enfer mais pas un enfer poétique et symbolique comme celui de Dante.<br /> En fait ces écrivains italiens, en rupture avec ceux du XIXème, très "patriotes" (libération, unité construction de l'Italie) s'éloignent de leur prédecesseurs : Manzoni, Leopardi Foscolo...
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