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Blog d'un citoyen du monde
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6 décembre 2008

Le désir dans tous ses états

René Char est celui qui désire, part en quête de l'abondance pourtant cette abondance est profondément paradoxale. Char aime l'harmonie des contraires mais comment  parvient-il à épouser une abondance stérile?

Chez Dostoïevski, les personnages ne font pas l'amour et ainsi ne risquent pas d'enfanter. On court après Grushenka dans les Frères Karamazov mais on n'arrive pas à l'avoir. Tout cela donne le sentiment que la jouissance n'existe pas dans la fécondation mais dans le désir. Au fond si Dmitri et Fiodor sont prêts à donner tout leur argent et jusqu'à leur vie même pour avoir Grushenka c'est qu'ils savent que tout leur bonheur se cristallisera au moment ultime du désir.

Le fantasme absolu est de réaliser son désir tout en le maintenant ce qui se traduit chez Char par le poème comme 'amour réalisé du désir demeuré désir'. L'abondance est dans le désir, désir qui, s'il se réalise, est constamment stérile. La libération spermatique ne doit en aucun cas s'accompagner de la naissance, elle doit mourir en sortant, s'évanouir. Le fantasme est là, face à ce désir réalisé comment créer à nouveau le désir? Le recommencement est la solution que la Nature a choisi pour l'homme mais cette Nature nous fait recommencer en insistant sur le temps et dans le but de créer. Il y a là une dimension insurmontable du problème. Et quelle place pour la femme dans ce système? L'homme moderne, si l'on se réfère à une conception biblique de la sexualité, est un criminel. La femme, elle, est considérée comme une machine à procréer. La dishmarmonie biblique existerait dans cette nécessité pour que la femme vive sa liberté (c'est-à-dire avoir le choix) que l'homme devienne criminel.

Je parle pour rien, j'en suis conscient, car plus j'avance et plus la société m'apparaît comme un personnage d'Aristophane avec son immense phallus sortant du déguisement. Char et Dostoïevski montrent cette contradiction du désir. Et pourtant, si la contradiction était résolue, qu'adviendrait-il du désir?


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Commentaires
R
Dans les rues noires de la ville<br /> Ivres nous marchons <br /> la lune dans le caniveau<br /> Ivre je pleure dans la pluie<br /> Ivre de toi, de tes mains dans ma peau<br /> Assoiffée à la veine de ton bras. <br /> <br /> Là-bas sous le porche noir<br /> Ta langue a tourné<br /> Sur mon visage<br /> Ca ne suffisait pas<br /> Tu as déchiré mes vêtements<br /> Tu m’as retournée <br /> Pour déchirer mon corps<br /> Par ton corps planté.<br /> <br /> Mais ta violence<br /> N’a pas calmé l’effroi d’aimer<br /> Dans le silence de tes pleurs<br /> Tu me déchirais encore. <br /> Ivres nous rampons dans les rues<br /> Noires de la ville<br /> Vaincus par le noir désir.
L
Non, le crime serait plutôt d'une autre nature. Il s'agit du sperme qui n'est pas utilisé à des fins procréatrices, l'arme du crime serait par exemple le préservatif, la pillule, le stérilet.<br /> <br /> La morale se justifie souvent par de vieilles traditions. Ce que tu évoques est une morale sociale. Si un couple dans un peuple menacé refusait de faire des enfants, il risquait la marginalisation. <br /> <br /> Dans ce contexte, le désir féminin n'a pas de place. Je constatais le problème d'une société patriarcale, c'est tout!
L
Oula non je ne dis pas du tout ça Rosa. Je vais essayer de revenir demain matin pour m'expliquer :) <br /> <br /> Je me la ramène pas sur Solko, je parlais seulement des supporters. Enfin, j'aurais quand même un oeil sur l'OM ce soir.
R
Léopold, serais-tu en train de me dire que les femmes violées l'ont bien cherché ?<br /> Excuse-moi de ne pas être d'accord avec ta version concernant la Bible.<br /> En effet le désir devait avoir pour but la procréation mais ce n'était pas par moralisme comme on l'a compris plus tard. <br /> Ces bergers nomades parmi lesquels la Bible trouve son origine vivaient dans des conditions extrêmes. Peuples menacés par des nations déjà riches et puissantes, ils devaient leur survie aux naissances. "Croissez et multipliez"<br /> Par ailleurs ils ignoraient tout de la procréation, pour eux tout l'enfant était dans le sperme et la femme n'était qu'un réceptacle.<br /> Au fait, pas brillants nos Verts, on ne pourra pas la ramener chez Solko en cas de victoire de l'OL.<br /> Match nul : pronostic de mon mari.
L
Bien justement, le désir féminin qui ne vise pas la procréation est dans une conception biblique un désir qui pousse l'homme au crime (ou infraction) (crime volontaire). <br /> <br /> Nous sommes dans une société patriarcale, et nous le resterons encore longtemps car personne aujourd'hui ne se sent l'âme à métamorphoser le monde. Et l'égalité salariale, ou l'égalité des sexes de manière plus générale, ne changent rien à ce principe.
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