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Blog d'un citoyen du monde
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10 juillet 2008

Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline

c_line

Voyage au bout de la nuit est publié en 1932, c’est à dire dans une période politique marquée par une profonde tension entre les extrêmes. Céline contribuera à sa manière à l’exacerbation des tensions en publiant de farouches pamphlets antisémites… Il faut lire Céline en allant au-delà de ses positions politiques et en le situant dans une perspective purement littéraire. L’originalité du Voyage au bout de la nuit vient de son oralité. Céline est certainement l’écrivain qui retranscrit le mieux les effets d’oralité conférant ainsi un réalisme très vivant. La première phrase du roman « Ca a débuté comme ça » révèle toute ce côté insolite du ton de la narration. Il serait intéressant d’insérer l’œuvre de Céline au cœur des interrogations relatives au langage.

L’intrigue commence vers la fin de la première guerre mondiale et va se dérouler durant une bonne partie des années folles. La grande guerre fut vécu comme un réel choc, il s’en suivit une réelle interrogation sur la capacité du langage à rendre compte de l’indicible (voir le mouvement surréaliste mais aussi le roman de la conscience de soi). C’est par une description très argotique, très oralisée souvent familière et crue que Céline semble nommer l’indicible.

La mise en scène du « je » est intrigante, elle suggère l’autobiographie (le personnage principal s’appelle Ferdinand) mais aussi fait de Ferdinand Bardamu une sorte de pitre. On a ainsi toute une thématique de la foire, du champêtre, du carnaval. Le Voyage au bout de la nuit est ainsi traversé par une cohabitation de diverses thématiques, le patriotisme qui amène le narrateur à intégrer l’armée, le néant que l’on retrouve dans le titre (nuit), le voyage (l’Afrique, les Etats-Unis, la France) mais aussi la vermine. L’autre thématique omniprésente et structurante est celle de la galère avec cette idée que le narrateur aurait le monde contre lui.

Le Voyage au bout de la nuit est marqué, comme le titre l’indique, par une véritable noirceur, un pessimisme radical. On a constamment ce sentiment de tiraillement, de devoir se défendre…

Enfin, l’axe tout de même majeur dans le titre, celui du voyage ne se résume pas à une exploration de l’Afrique et des Etats-Unis. Il faut voir dans la traversée une issue salvatrice vers une île (la mer sépare la France des continents africain et américain) avec une mise en scène moderne de la posture de Robinson.

voyage


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Commentaires
D
Voyage au Bout de la Nuit est une exploration de la societe humaine innondee par les scenes de vie. il est la representation de l' homme qui refuse d'etre ce qu'il est . C'est l' homme qui fuit ses reponsabilites . C'est la denonciation de la societe moderne avec sa cohorte d'injustices et du mal de vivre. Le capitalisme, le barbarisme de la guerre et finalement , l'absurdite de la vie.
B
Une annonce assez en rapport.<br /> Beaucoup même.<br /> <br /> "Nuit d'Amérique" <br /> <br /> (d'après les chapitres américains du "Voyage au bout de la nuit" de L. F. Céline)<br /> <br /> Théâtre du temps, 9 rue du Morvan, Paris. Métro Voltaire.<br /> <br /> Du 17 au 28 février 2010.<br /> 20h30 / 17h dimanche.<br /> <br /> Synopsis : Bardamu débarque pauvre et fiévreux au pays du travail à la chaîne et du dieu Dollar.<br /> <br /> <br /> Version scénique / Mise en scène : Julien Bal<br /> Avec : Guillaume Paulette (Bardamu) <br /> Valentina Sanges (Molly) <br /> Giulio Serafini (Le groom, le joueur de Base Ball qui danse au bordel)<br /> Julien Ratel (Flora, l'infirmier, Bébert le chanteur)<br /> Renaud Amalbert (Pierrot le fou) <br /> David Augerot (Marcel, Robinson, le facteur de Meudon)<br /> Lumières : Renaud Amalbert<br /> décor : Lightcorner<br /> <br /> <br /> Informations : chromoscompagnie ( at ) yahoo.fr<br /> 01 43 55 10 88
L
Merci Princesse de ton commentaire... <br /> <br /> Il est vrai qu'entrer dans Céline est très complexe. C'est comme une oeuvre maudite mais très tentante, une sorte de descente aux enfers qu'il faut avoir vécu. <br /> <br /> Merci encore et au plaisir!
U
"Celine semble nommer l'indicible"...<br /> <br /> Ces mots seulement suffiraient à me convaincre de passer outre le reste et de me plonger dans ce Voyage au bout de la Nuit, merci pour cette présentation.<br /> <br /> Au plaisir !
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